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lundi 5 décembre 2011

Les turbellariés (groupe paraphylétique)

Bon, ok, les "turbellariés" ne sont pas monophylétiques. Mais bon, au moins, ils sont jolis. commençons tout de suite par nos deux compères les Acoela et les Nemertodermatida. Ces deux ex-ordres de "turbellariés" ne sont actuellement plus considérés comme des plathelminthes malgré une morphologie vaguement similaire. Mais je reviendrai sur nos deux comparses bien plus tard.

Les "turbellariés" (les vrais mais qui sont faux puisque paraphylétiques... Vous me suivez hein?) sont des plathelminthes libres (ce ne sont pas des parasites), on les surnomme aussi planaires pour un grand nombre. Les "turbellariés" portent un pharynx central (une bouche quoi, enfin quand ils s'en servent de cette façon, souvenez vous, bouche et anus sont confondus chez les plathelminthes) qu'ils peuvent étendre comme une paille pour manger leur proie et en aspirer les fluides corporels, ou boire un chocolat chaud, bien que ce comportement n'ai pas été répertorié. Les "turbellariés" se déplacent avec des cils... Non, ne les imaginez pas cligner frénétiquement des yeux, ces cils sont des structures cellulaires en forme de "poil" disposées sur tout le corps. D'ailleurs "turbellarié" vient de "turbell" en latin qui signifie tourbillon en référence aux tourbillons d'eau que créent leur cils à la surface de leur corps et leurs permettent de se déplacer. Cela assure à certains un déplacement d'une extrême fluidité, comme s'ils glissaient sur le substrat (la surface). Mais certains peuvent nager, en voici un exemple qui pique les yeux de beauté :



Les "turbellariés" occupent tous les milieux : aquatiques marins et d'eau douce, et terrestre. Comme tout plathelminthes, ils n'ont pas de système circulatoire ou respiratoire. En effet, leur amusante forme plate permet aux gaz d'avoir une large surface d'échange avec le l'épiderme (la peau quoi). De plus, rappelez vous, les plathelminthes n'ont pas de cœlome (article précedent renvoyant lui même sur les échinodermes). Ils ont au sein de leur corps un tissus lâche qu'on appelle le mésenchyme, c'est au sein de celui ci que circuleront les gaz et les nutriments. D'ailleurs, le tube digestif des turbéllariés est en général très circonvolutioné, c'est à dire qu'il est ramifié et fait des tours et des détours. Ainsi les nutriments sont répartis plus équitablement dans le corps de l'animal et tout le monde est content. Je ne vais pas vous faire la liste des groupes de "turbellariés", ce serait fastidieux même s'il y a plein de choses à dire et à voir.

Les plathelminthes se divisent en deux groupes : les caténulides et les rhabditophores. Les caténulides sont de tout petits vers sans forme particulière qui peuvent se reproduire en formant une chaîne d'individus qui se détachent ensuite. Les rhabditophores sont tous les autres plathelminthes et ils portent des rhabdites... Voilà. Ha vous ne savez pas ce que sont les rhabdites ? Mais enfin, c'est évident ! Rhabdo signifie baguette. Les rhabditophores ont des cellules glandulaires qui produisent des petits bâtons. Une fois ces bâtons libérés ils vont produire du mucus (c'est tout gluant en gros) ce qui permet entre autre la protection et le déplacement de l'animal.

Les plathelminthes: les turbellariés (groupe non strict)
Un caténulide... Ouaip, il ne ressemble pas à grand chose !

A propos de leur développement, il existe plusieurs type de larves chez les "turbellariés". Trois en tout. Une chez les caténulides : la larve de Luther. Malheureusement je n'ai pas trouvé d'image de cette larve qui je l'imagine doit être toute choupi. C'est simplement une larve ciliée vermiforme et qui nage. Chez les Rhabditophora, on trouve deux types de larves : la larve de Müller et la larve de Götte. Ces deux larves, cilléeselles aussi, ne sont pas exclusives. En effet, chez certains "turbellariés", comme les ceux du genre Stylochus, la larve Götte survient en premier puis arrive la larve Müller. Le problème avec les larves c'est que ce n'est pas toujours bien clair ce qu'on appelle larve et si deux larves qui portent le même nom sont vraiment similaires... Je n'ai malheureusement pas de photo non plus de la larve Götte. Mais séchez vos larves ! J'ai quand même trouvé une magnifique photo de la larve Müller. La larve Müller est, comme toutes les larves elle aussi choupinette et a des expansions comme des bras : 8 en tout. Elle possède des bandes de cils qui lui servent à nager. Chez la larve Müller, cette bande de cils appelée la prototroche (de proto : premier et troche : touffe, c'est t'y pas meugnon ?) court le long des bras. Ces bras font d'ailleurs office de terribles tentacules pour la capture des proies. La larve nage en tournant sur elle même... Et là vous m'attendez justement au tournant ! Oui c'est chou !

Les plathelminthes: les turbellariés (groupe non strict)
Une larve Müller d'Oligocladus.

Les plathelminthes: les turbellariés (groupe non strict)
Un magnifique Stylochus qui a une larve de Götte puis de Müller.

On retrouve certains "turbellariés" en grande quantité dans les eaux douces : les Dugesia et les Polycelis. LesDugesia sont très rigolos parcequ'ils louchent... Les Polycelis eux ont plein d'yeux sur les cotés (enfin pour ces deux platheminthes, ce seront plutôt des "ocelles" que des yeux, des organes permettant d'apprécier les différences de luminosité et d'ombres mais pas les formes). Les Dugesia ont une incroyable capacité de régénération et les scientifiques ont passé des heures à les découper dans tous les sens pour les étudier. Il m'est arrivé une fois de découper en deux par mégarde un Dugesia... Les deux bouts sont partis chacun tranquillement de leur côté ! Si vous voulez voir ces drôles de bêtes rien de plus simple, on les trouve souvent dans les eaux douces sous les cailloux parfois en très grand nombre.

Les plathelminthes: les turbellariés (groupe non strict)
A gauche, un Dugesia qui louche, à droite un Polycelis avec plein d'yeux (ocelles) !

Les Dugesia sont en général comme beaucoup de "turbellariés" charognards ou mollement prédateurs. Mais certains sont au contraire bien plus actifs comme le Bipalium, terrible prédateur terrestre de vers de terre et mollusques. Cet habile chasseur va suivre la trace de mucus de ses proies, très probablement grâce à ces deux moustaches. Mais ils ont beau être terribles ils peuvent avoir aussi de très belles couleurs. Couleurs dont on est pourtant plutôt habitués en milieu marin !

Les plathelminthes: les turbellariés (groupe non strict)
Un Bipalium qui par ses couleurs imite les vers marins. Remarquez la tête en forme de hache qui sert probablement à pister les malheureuses proies.

Tous les "turbellariés" ne sont pas libres (ni égaux, certains sont incontestablement plus beaux ou mignons que d'autres), certains sont commensaux, voire légèrement parasites d'autres organismes aquatiques. Spéciale dédicace aux temnocephales qui sont, il faut le dire, ultra adorables. Ces petits vers boudinés à tentacule, sont parasites de crustacés, punaises et autres escargots d'eau douce. Ils ont une petite ventouse à l'arrière et une trompe à l'avant... Et des petits tentacules tous mignons!

Les plathelminthes: les turbellariés (groupe non strict)
Une collection de tout mimis temnocephales !

Les turbellariés sont des:
-Bilateriens
-Lophotrochozoaires
-Eutrochozoaires
-Spiraliens 
-parenchymiens (il n'y a pas de cavité corporelle (ou cœlome) mais les organes baignent dans un tissu lâche appelé le parenchyme) 
-Platheminthes

lundi 5 septembre 2011

Les plathelminthes

Les platheminthes, encore des animaux qui bien qu'appartenant à un groupe au nom barbare incluent des personnages que vous connaissez. J'ai nommé le ver solitaire (avec qui, finalement vous ne l'etes pas) et leschizostome, certains ne le connaissent peut-être pas mais c'est une cause importante de mortalité (humaine) dans le monde. Tout cela n'a pas l'air joyeux me direz vous et bien si! D'une ces parasites bien que peu râgoutants ont des cycles de vies tortueux et fascinants mais de deux, tous les platheminthes ne sont pas de méchants squatteurs du corps d'autres animaux. Un bon nombre sont de gracieux nageurs aux milles couleurs, d'autres sont de discrets et adorables habitants des mares, d'autres encores sont de terribles predateurs. Comme leur nom l'indique, les plathelminthes ou "vers plats" sont plats. 


Les plathelminthes

Un ver plat, plat comme il faut !


Ce groupe est décrit comme "acoelomate". Pour une (courte) explication de ce qu'est le coelome allez voir à l'article sur les échinodermes. En fait le mésoderme ne se creuse pas, il n'y a pas de cavité en son sein. On estimait avant que les platheminthes étaient par ce fait primitifs, de pauvres petits trucs rampants ou parasites. Aujourd'hui on considère tout l'inverse: leurs ancêtres auraient eu un coelome mais il se serait bouché (ou ne se serait plus ouvert) dans cette lignée. Les plathelminthes auraient donc une forme de coelome si évoluée qu'on le prend alors pour une absence de coelome. Comment sait-on ça? Par laphylogénie! Les Plathelminthes se situent en plein milieu d'autres coelomates (Ceux justement qui ont un coelome) dans l'arbre du vivant. Evidement cet arbre du vivant prend en compte plein d'autres caractères de nos caracteriels plathelminthes et de leurs amis coelomates et ne se base évidemment pas sur le coelome uniquement.


Les plathelminthes
L'arbre évolutif (ou phylogénie) des animaux, très simplifié. Les brachiopodes, les arthropodes, les échinodermes, les annélides par exemple ont un coelomes. Les plathelminthes eux sont en plein milieu de ce fouillis.


Autre "simplification" (puisque vous le voyez, ce n'est justement pas si simple) des plathelminthes, nos chers (plus ou moins pour les parasites) vers plats, n'ont qu'un seul orifice digestif. Je vous le rappelle, vous en avez deux orifices digestifs (sisi! La bouche et l'anus, oui, en biologie "anus" s'utilise sans complexe, ne rigolez pas bêtement!). Or les plathelminthes en ont un seul! Evidemment, c'est une réversion et leurs ancêtres en avaient deux.

Pour leur morphologie générale je serai assez succin. En effet, entre les formes libres et parasites, ça peut énormément changer, surtout qu'en général chez les parasites beaucoup de caractères sont perdus(Evidemment c'est plus subtil que ça). De plus je le develloperai plus loin. Autant vous réferer à ce schéma ci dessous, avec pleins de mots barbares. Vous ne comprendrez peut-être pas tout mais ça vous donnera peut-être une idée générale de leur anatomie qui n'est pas remplie de surprises (selon moi hein) mis à part les deux points que j'ai évoqués ci-dessus. Signalons toutefois le système nerveux en "échelle" formé de cordons nerveux allant de l'avant vers l'arrière reliés "transversalement" par des "commissures en anneaux". Imaginez plusieurs anneaux nerveux reliant les cordons courant d'un bout à l'autre de l'animal.


Les plathelminthes
Un schéma de l'anatomie d'une planaire.


Parlons un peu du parasitisme. Beaucoup de plathemithes sont des parasites, mais qu'est-ce qu'un parasite? Usuellement le parasitisme est une relation durable entre deux organismes où l'un est lésé et l'autre tout content (le parasite). Mais les choses sont en fait plus compliquées. A partir de quand une relation est durable? Un prédateur qui met du temps à manger sa proie est-il un parasite? ha, le parasite devrait laisser sa proie en vie, sinon c'est un parasitoide (voir Ichneumon). Oui mais voilà, entre tuer et rendre malade, dans la nature il n'y a qu'un pas. Bon, et si c'etait une relation exclusive entre deux espèces? Le parasite est spécialiste d'une espèce? Oui, mais certains parasites passent par plusieurs espèces. Bon, mais si c'est une espèce par cycle? Ne discutons pas de la notion d'espèce... Mais beaucoup d'organismes sont considérés comme parasites et peuvent passer d'une espèce à l'autre... Bon retentons: le parasitisme est une relation durable négative et l'hôte est nécessaire pour la reproduction. Encore là ça se discute, mais trève de bavardage, vous voyez où je veux en venir... Enfin, prenez quelques critères là dedans, melangez le tout et vous êtes sûrs d'avoir une définition du parasitisme qui a été proposée quelque part. Il y en a autant de notions qu'il y a d'auteur. Une chose est sûre, les parasites c'est pas cool (encore que). Bon, une chose est vraiment sûre, c'est passionant et surtout il n'y a pas de limite objective pour définir le parasitisme, ça prend en compte trop de critères trop durs à trancher. Ceci dit, c'est un concept écologique bien pratique!

Pour ce qui est de leur position phylogénétique il y a de quoi discuter. Ici j'indique que ce sont des lophotrochozoaires spiraliens (cf annélides). Mais comme je le dis dans l'article annélides le groupe des spiraliens ça se discute. En fait ça se discute particulierement à cause des plathelminthes. Mais ils sont où alors? Un autre groupe étrange a été proposé grace à la comparaison de l'ADN c'est celui des Platyzoa. Si certaines des bêbêtes au sein de ce groupe ont des rapports morphologiques presque évidents, ce n'est pas le cas pour d'autres. Entre autres les playhelminthes. Bref, il y a encore du mystère à résoudre. En tout cas je garde ici les spiralia pour rester homogène avec la "classification phylogénétique du vivant".

Usuellement, les platheminthes sont divisés en quatres classes. Ne me demandez pas si elles sont monophylétiques je n'en sait rien, mais comme cette distinction est en générale effectuée considerez la comme seulement pratique et non pas phylogénétique. Je les develloperai dans les articles suivant, je ne vais donc pas m'etendre là dessus:
Les turbéllariés: des platheminthes non parasites. Les Monogenes, parasites à un seul hôte (les fidèles). Lestrematodes et les cestodes, parasites à plusieurs hôtes (Les libertins).

Les Plathelminthes sont des:
-Bilateriens
-Lophotrochozoaires
-Eutrochozoaires
-Spiraliens
-Parenchymiens (il n'y a pas de cavité corporelle (ou cœlome) mais les organes baignent dans un tissu lâche appelé le parenchyme, ce clade est extrêmement discutable)
-Plathelminthes


Les plathelminthes
Pour finir deux images de plathelminthes : à gauche un magnifique platheminthe libre en train de nager, à droite un horrible parasite. Comme quoi il y a de la diversité chez nos vers plats !

mercredi 6 juillet 2011

Les siponcles

Les siponcles ou sipunculiens font partie des embranchements qu'on appelle injustement "mineurs". Ce sont des animaux dont vous n'avez peut-être jamais entendus parler et pour lesquels trouver de la documentation accessible n'est pas aisé. Ce sont de droles de "vers" marins appelés en anglais "peanuts worms" ou "vers cacahuètes". Sipunculien signifie "petit tube", bien que certains puissent faire plusieurs dizaines de centimètres. Ces animaux se nourrissent de petites particules comme des "algues" unicellulaires. Ils sont plutôt sédentaires vivent généralement dans un tube recouvert de mucus dans le substrat. Mais certains vivent dans des coquilles de mollusques, il est d'ailleurs assez amusant d'en voir sortir timidement leur trompe de la coquille qu'ils investissent. 


Les siponcles
Quelques siponcles dans des coquilles de mollusques sortant leurs trompes.

Comme beaucoup d'animaux qui creusent les sipunculiens ont cette fameuse trompe. Bon, vous ferrez l'objection que les éléphants ne creusent pas beaucoup. Mais il n'y a pas que les mammifères dans la vie! Chez les sipunculiens on préfère parler d'introvert que de trompe. C'est par les mouvements de l'introvert que le sipunculien va pouvoir creuser dans le sol relativement mou. Cependant, certains siponcles plein d'audace peuvent aussi creuser des substrats durs par action chimique et mécanique grâce à de petites épines. Au bout de l'introvert se trouve la bouche garnie de petits tentacules. Les tentacules vont ramenner les particules alimentaires à la bouche. Le tube digestif n'est pas rectiligne, c'est à dire qu'il ne commence pas à un bout pour finir à l'autre. Si la bouche est bien à l'extrémité de l'introvert, l'anus n'est pas à l'extrême opposé, il débouche au milieu du corps de notre drôle d'ami. Les sipunculiens se nourrissent soit de particules en suspensions, soit de particules déposées sur le fond.


Les siponcles
Des sipunculiens en entiers, drôles de bêtes non?

Les siponcles se reproduisent en général par voie sexuée mais sans pratiquer de sexe! Comme beaucoup d'autres animaux en milieu marin ils relâchent les gamètes dans l'eau en espérant qu'il y ait rencontre. Certains sipunculiens se reproduisent aussi de manière assexuée en se divisant en deux. Les sipunculiens passent par le stade larvaire de type trochophore puis dans certains cas par une larve particulière de type "pelagosphère" (pelagos étant la colonne d'eau et sphère... Je vous laisse deviner!). Cette larve avec un grand cercle de cils pour nager (pas pour les yeux hein) peut rester plus ou moins longtemps dans la colonne d'eau. Si elle y reste longtemps on dit qu'elle est "planctosphère". La région antérieure de la larve pélagosphère porte ce qu'on appelle un groin. Il n'y a pas grand chose à dire sur ce groin, c'etait juste rigolo à signaler et puis c'est trop mignon! 


Les siponcles
Une larve pelagosphère trop mimi!

L'idée selon laquelle les sipunculiens seraint des annélides est de plus en plus répandue. Ces résultats sont en général soutenus par les analyses moléculaire. En effet, les sipunculiens n'ont pas vraiment de caractères anatomiques propres aux annélides. Mais d'après certains auteurs les sipunculiens seraient de petits chenapans qui auraient tellement de caractères modifiés que leur appartenance aux annélides serait cachée, les sipunculiens n'ayant ni métamérie, ni système circulatoire, ni soies. D'autres auteurs plus prudents considèrent que les sipunculiens seraient les organismes les plus proches des annélides, sans être des annélides. Certains auteurs ont proposé un apparentement avec les mollusque mais cette proposition n'a pas entrainé beaucoup de passion chez les zoologistes.




Les siponcles
Voilà les tentacules d'un siponculien, comme quoi même les sipunculiens peuvent être jolis.

mardi 22 mars 2011

Les annélides: les clitellates

Les clitellates sont des annélides qui possèdent un clitellum. Quoi? vous ne savez pas ce qu'est un clitellum? Clitellum signifie "selle" (non, pas le caca mais le truc qu'on met sur ces salles mammifères de chevaux). Ceux qui ont trouvé ce terme devaient avoir plein d'imagination et s'imaginer chevaucher un ver de terre (En fait j'aimerais beaucoup...). En effet, le clitellum est un épaississement du contour de notre amis l'annélide dû à des cellules glandulaires ce qui fait un anneau autour de l'animal. Les clitellates ont en général les soies (cf articles précédents) réduites voir absentes chez les sangsues ou "achètes". D'ailleurs on divise les clitellates en deux groupes: les oligochètes et les achètes. 

Les oligochètes de "oligo"=peu et "chaetae"=soie sont les clitellates avec de petites soies. On y rencontre entre beaucoup d'autres le ver de terre. Hey oui! Regardez un jour de près un gros ver de terre et peut-être y verrez vous les soies! 
Les achètes du privatif "a" qui signifie qu'ils n'ont pas de soies. La plupart des sangsues sont des achètes.
Et là, on a une magnifique séquence évolutive: Polychètes->oligochètes->achètes avec une évolution vers la perte des soies. Mais attention petits sacripants! Que je ne vous prenne pas à faire du finalisme ou du gradisme, les achètes ne sont pas plus évolués que les polychètes ou que les oligochètes simplement parceque les groupes des polychètes et des oligochètes sont mal définis! Allez voir cet article: -->Phylogénie<--. Pour être strict il ne faudrait plus parler ni d'oligochètes ni de polychètes ou bien considérer que les achètes sont des oligochètes cet ensemble appartenant lui même aux polychètes.

Les clitellates (qui eux par contre sont bien définis) ont investis tous les milieux: terrestre, marin et d'eau douce. On peut supposer que c'est grâce au clitellum et sa fonction dans la reproduction dans la formation de cocons qui permet à leur progéniture de mieux résister aux imprévus. Beaucoup d'"oligochètes" (les guillemets c'est pour dire que ce mot n'est pas bien définit) peuvent se reproduire de manière assexuée. En effet, l'histoire du ver de terre qu'on coupe en deux et dont les deux parties continent leur vie est bien connue. Cependant les vers de terre ne sont pas bien habiles à ce jeu et d'autres clitellates utilisent beaucoup ce mode de reproduction. Les clitellates sont hermaphrodites (chaque individu est à la fois mâle et femelle). Ils se reproduisent tête bèche (en 69 quoi... Ou en 11 pour être plus précis dans la description). Voici une photo torride:

Les annélides: les clitellates

Deux vers de terre faisant des choses qui ne regardent qu'eux se retrouvant en photo sur la blogsphère... C'était une soirée bien arrosée, Vairdetèrinou a tout vomi, lol lol mdr. Voilà, les photos sont sur le net.

Maintenant place plutôt aux anecdotes, en effet, les clitellates sont des animaux assez rigolos et fascinants.

Pour les vers de terre ou lombrics pas de mystère, ils sont bien connus. Leur rôle dans l'aération des sols est un des grand exemples d'espèce "utile" (je n'aime vraiment pas cette distinction entre nuisible et utile). D'ailleurs le dernier livre de Darwin traite des vers de terre, de leur apport à l'écologie des sols et à leur comportement. Si ce n'est pas un signe que les annélides ont la classe je ne peut plus vous convaincre... Bref, mieux encore, les vers de terre produisent du mucus (mais oui, c'est pour ça qu'ils sont tout visqueux). Par le dépôt de mucus cela va favoriser le développement de bactéries qui vont accélérer la décomposition des sols (Contrairement à ce que veulent vous faire croire les pubs Harpic, Canard WC et compagnie, les bactéries ne sont pas toutes méchantes...). Les vers de terre assimilent les petites particules déja décomposées. Quasiment chaque particule du sol passe par le tube digestif d'un ver de terre. Autant dire qu'ils font du travail...

Les annélides: les clitellates

A gauche des tous bébés vers de terre. A droite un cocon de ver de terre.

Les Tubificidae: C'est une vaste famille de vers de vase. Ces vers vivent en eau douce et y sont extrêmement présents. Ce sont les vers de terre de la vase:

-Les Tubifex: j'en élève d'ailleurs et je peux vous dire qu'à peine la vase mélangée on les vois refaire des galeries dans la vase. Les tubifexs peuvent atteindre de très très grandes concentrations en eaux polluées. D'ailleurs en voici une vidéo peu ragoutante: -->cliquez ici<-- Mais en eaux propres ont les voit simplement onduler gracieusement à la surface comme cela: -->cliquez ici<-- (et encore là il y en a beaucoup, j'ai des populations bien moins denses chez moi).

Les annélides: les clitellates

Quelques Tubifex ondulant gracieusement.

-Les chaetogaster: Je ne peux m'empêcher de raconter ça ^^ J'avais attrapé un petit ver dans une de mes cultures qui se déplaçait comme une sangsue quand on l'embêtait. Une fois au microscope je découvre un animal bizarre: des soies juste à l'arrière sauf une paire à l'avant, un tube digestif très compartimenté, une bouche béante avec de petits tentacules, un épaississement autour de l'avant. Bref un truc que je n'avait jamais vu! Les soies mais surtout les dissépiments (retournez à la case "annélides") m'ont fait comprendre que c'était simplement une annélide. J'ai réussi à identifier comme étant un Chaetogaster (gaster=ventre, chaetae=soies ce qui signifie "ventre soyeux", joli non?). Ce sont de grands carnivores et j'en ai vu avec desostracodes entiers presque aussi larges qu'eux dans le tube digestif!

Les annélides: les clitellates

Un drôle de Chaetogaster...

Et pour finir les sangsues! Oui, j'en ai quelques une chez moi! A vrai dire une seule en ce moment mais elle avait un compagnon (mort...). Elle est toute petite, 2 centimètres au plus. Les deux ont tenté de se reproduire. Quelle surprise quand j'ai vu des œufs accroché à leur ventre. Je remarquait aussi que les sangsues ondulaient régulièrement. Puis j'ai remarqué une fois plein de mini sangsues sur leur ventre! Hey oui!Certaines sangsues pratiquent des soins parentaux! Émouvant non? Malheureusement les bébés n'ont pas tenus. Mais je suis fou d'élever des sangsues direz vous! Et comment je les nourris? Déjà elles ne sortent pas de leur pot alors pas d'attaques nocturnes de sangsues zombies. Ensuite toutes les sangsues ne sont pas hématophages (=qui se nourrit de sang), certaines sont des prédateurs carnassiers c'est à dire qu'elles mangent des crustacés et autre proies. Il est aussi bien connus que certaines sangsues secrètent un anti-coagulant efficace utilisé en médecine. Pour finir les sangsues ont un mode de déplacement particulier par l'action de deux ventouses: une à l'avant, une à l'arrière ce qui donne une allure qui rappelle les chenilles. Autant dire que malgré le dégout qu'en ont beaucoup de gens ce sont des animaux fascinants!

Les annélides: les clitellates

A gauche une sangsue du genre Theromyzon (qui signifie "la bête suceuse", quel nom terrible et pourtant...) portant ses bébés trop choupis (avouez) sur son ventre et à droite une très jolie Glossiphonia.